Description
Je ne me sens pas très bien. Où se trouve le cimetière le plus proche ?
La mer, à peau de cétacé.
Nous disparaîtrons sans laisser de traces. Mais nous aurons compris le secret de l’univers.
Le paradis aux acacias : ce lieu, ces instants, c’était tout pour moi ; l’essence du bonheur. Et l’essence du bonheur, c’est d’être. Rien d’autre. D’être, exclusivement, impérieusement, son essence propre. Intolérant au reste, eût-il ses lettres de noblesse.
Emmanuel Moses poursuit la construction d’une œuvre singulière où se mêlent et se côtoient abstrait et concret, imaginaire et réel, horreur et humour, passé et présent. En témoignent les aphorismes rassemblés ici.
20 ex tirés à part sur Arches, rehaussés de trois gravures originales de Sylvie Turpin
Je ne me sens pas très bien. Où se trouve le cimetière le plus proche ? Emmanuel Moses propose dans ce livre très bien illustré par les gravures de Sylvie Turpin, une suite d’éléments, allant de l’aphorisme pur, une simple ligne, au paragraphe. Il manie pour ce faire un certain ton, où l’humour le dispute à la causticité, et varie les angles d’attaque sur un certain nombre de thèmes récurrents, qui donc lui tiennent à cœur. Si les hommes ont vraiment été créés à l’image de Dieu, il doit avoir une sale gueule. Ainsi le rapport à Dieu, la judéité, la mort, l’algèbre, le rêve, le temps… L’âme sédentaire, considère non sans envie le cœur migrateur. La métaphysique peut être traitée de toutes sortes de façons, de la réflexion à l’anecdote et l’enchaînement des entrées ne gâte pas chaque éclairage crû. Le moteur le plus dynamique demeurant le paradoxe qui retourne d’un coup les choses et bouleverse les points de vue. Les pensées et les soucis fleurissent en abondance dans ma tête comme ils fleuriront un jour au-dessus d’elle.
Jacmo, revue Décharge n°181